Mon lycée organise chaque année un concours de rédaction de nouvelles. Avec plusieurs personnes de ma classe on s'est dis qu'on pourrait tenter d'être plusieurs à participer pour voir ce que ça donnerai (et en plus ça va augmenter certainement le niveau du concours sachant qu'on est tous en TL ^^). On rend les nouvelles lundi. Voici la mienne (que je n'ai pas encore corrigé, donc il reste encore des fautes et des erreurs de frappe ^^). Si vous voulez, vous pouvez la lire puis me dire ce que vous en pensez :)

Citation :

La balsa de la esperanza

Ce silence... Ce silence terrible qui signifie que tout est perdu... Qui vous fait comprendre que plus personne ne sera jamais là... Que la quête dans laquelle vous vous étiez lancé corps et âme avait échoué... Que tous ces efforts, depuis des semaines, des mois, des années, avaient été réduits à néant par un seul coup de vent.

C'était il y a plusieurs mois maintenant. Depuis ce jour-là, c'était au mois de septembre je crois, nous nourrissions le projet de nous enfuir. C'est Romario qui avait proposé cette idée. Nous étions sept à connaître le projet, sept à l'avoir accepté, à s'être engagé dans sa réussite et avoir participé à sa réalisation. Depuis ce temps-là, nous en avons passé du temps, à recueillir le bois, les ficelles, les toiles, et tout ce qui aurait pu être utile à la confection d'un radeau. Nous n'avions pas besoin de grand-chose, seulement que celui-ci puisse nous amener jusqu'à ces côtes, qui représentait pour nous un nouveau départ, le commencement d'une nouvelle vie. Luisa, qui avait de grandes connaissances en matière de géographie, avait estimé que nous devrions parcourir une distance d'environ 250 kilomètres. A cette nouvelle, nous avons ressenti des sentiments contradictoires: 250 kilomètres, c'est à la fois si loin, surtout en radeau (il nous faudrait une semaine, avec de la chance, pour couvrir la distance!), mais à la fois si près... 250km pour pouvoir changer de vie, 250km pour passer de la misère à l'espoir d'une vie meilleure, 250km pour pouvoir gagner suffisamment d'argent pour survivre, et pour pouvoir faire survivre sa famille restée à la maison...

Puis est arrivé le jour du départ... Je m'en souviens encore comme si la scène s'était déroulée il y a quelques instants. Nous étions prêts, au pied de notre radeau de fortune. Nous avions réussi à réunir suffisamment de nourriture pour pouvoir survivre deux semaines en mer en cas de mauvaises surprises (même si, au fond de nous, nous savions très bien qu'au-delà de huit ou neuf jours, nous serions très mal en point car plus le voyage durerait et plus la nourriture serait en mauvais état). Nous avions aussi prévu du matériel en cas d'intempéries, d'orage, de soleil éblouissant... Parés et déterminés, il nous restait malgré tout l’étape la plus douloureuse avant le départ : les adieux... Les larmes de ma femme, celles de ma fille... Elles m'ont vraiment marqué. Elles savaient depuis le début que l'escapade était risquée, que de nombreuses personnes étaient déjà mortes en essayant de faire la même chose... Les derniers mots d'amour, les dernières larmes, les derniers sourires pour essayer de rassurer ses proches,... Puis nous avons embarqué. Ce fut un moment très dur, nous nous sommes tous demandés, pendant quelques secondes, si c'était vraiment utile, si nous ne pourrions pas abandonner tout ce que nous avions préparé pour essayer de vivre heureux, aux côtés de notre faille bien aimée. Mais nous savions que ce n'était pas possible. Les conditions étaient devenues trop difficiles, le mal était déjà fait, il n'était plus possible de faire machine arrière. Pour nous épargner d'autres douleurs, nous sommes partis immédiatement. Nous ne nous sommes pas retournés, nous aurions pu commettre des actes malheureux, que nous aurions regrettés par la suite. Le voyage a bien commencé. Nous avions bien estimé les rations de nourriture, et nous arrivions à manger suffisamment pour conserver la bonne humeur à bord du bateau. Le matin du troisième jour, nous avons même eu la surprise de voir trois énormes poissons à côté des provisions: Alberto, qui était un très bon pêcheur, s'était levé deux heures plus tôt spécialement pour pouvoir à la fois profiter de sa passion, mais aussi nous offrir un surplus de nourriture qui, en plus de nous remplir l'estomac, nous mit d'une humeur joyeuse. Nous avons commencé à chanter à tue-tête toutes les chansons qui nous passaient par la tête. Cela nous détendit : même si l'ambiance était conviviale depuis le début, nous sentions que tous avaient dans un coin de leur tête un peu de pression, d'appréhension. Nous avons chanté tout l'après-midi, jusqu'à la tombée de la nuit où nous avons terminé le magnifique repas qu’Alberto a pu nous offrir.

Et je me retrouve là, maintenant, seul... Je regarde pour la première fois autour de moi. Je suis apparemment tombé dans une petite grotte, à la surface. Un îlot minuscule probablement. Dehors, à perte de vue, de l'eau... Je ne vois rien d'autre que cette étendue bleue, je n'entends rien d'autre que le bruit des vagues. Puis je me met à penser... A ma famille d'abord. Que vont-ils devenir à présent ? Maintenant qu'il est quasiment admis que je resterais coincé ici pendant un bon moment. Maintenant que... En prenant conscience de ma situation, j'éclate en sanglot. Je suis au milieu de l'océan, j'ai dû dériver de plusieurs dizaines de kilomètres... Personne ne me retrouvera jamais. Je finirais mes jours ici, dans cette grotte qui me servira de sépulture. A mourir lentement de soif, ou peut-être de faim, peut-être même les deux à la fois... Une douleur me traverse. Au milieu de ma cuisse se trouve une écorchure de plusieurs centimètres de long. Je la tâte pour voir la gravité. Le sang qui coule de la blessure me fait réaliser que la plaie a plus qu’un ou deux millimètres de profondeur. J'ai probablement heurté une pierre, en arrivant ici, très violemment, alors que j'étais déjà évanoui. La situation est de pire en pire. J'ai déjà perdu tout espoir. Le sang continuera à couler, encore et encore. Je n'ai rien pour recouvrir la plaie. Et quand une trop grande quantité aura coulée... Je préfère ne pas y penser. Les atroces souffrances que je subirai seraient trop horribles. Je me jetterai sûrement à la mer avant, avant de mourir de faim, de soif, ou à cause de cette perte de sang. Je me suis résolu à mourir. Je regarde devant moi. L'eau doit descendre à des centaines de mètres de profondeur par ici. Je nagerais au milieu de l'océan. Jusqu'à ce que l'épuisement coupe mes forces et me fasse plonger, lentement, au rythme des vagues, vers des profondeurs encore inexplorées. Je me réjouis. Je serai le premier à découvrir ces lieux, certainement. Même déjà mort, je serai le premier à avoir atteint cet endroit. Qui sait, peut-être y aura-t-il une découverte incroyable à l'endroit où ma chute terminera ? Une découverte révolutionnaire qui pourra changer la science, la technique, ou je ne sais quoi. Et je serai marqué comme le premier à y être arrivé. Peut-être que ma famille pourra même tirer bénéfice de cela, et pourra voyager vers des conditions de vie meilleures ? Oui, j'en suis sûr. Lorsque je serai reconnu, on les aidera. Ils pourront vivre heureux. Si je suis retrouvé un jour... Je m'avance jusqu'au bord de la grotte, et je me lève. Je suis assez petit pour pouvoir tenir debout dans cette sombre enceinte, mais ma jambe me fait un mal de chien. Je regarde l'eau, puis la caverne derrière moi, puis l'eau à nouveau... Et je m'élance.

Je suis coupé dans mon élan. Je viens d'apercevoir quelque chose qui descend vers moi, dans le ciel. J'observe cette chose, cet objet, descendre droit vers moi, tel une apparition divine. Lentement, elle arrive à hauteur de mon visage puis se pose délicatement, juste devant moi, dans l'eau. Je crois avoir reconnu cette fleur, mais il me faut une confirmation. Précipitamment, je m'accroupis et la ramasse avant qu'elle ne s'enfonce dans les profondeurs de l'océan. C'était bien ça, j'en étais sûr... Un perce-neige... Le symbole de l'espérance, qui apparaît pour te rappeler que rien n'est perdu, qu'il reste toujours de l'espoir... Je me lève. J'ai changé d'avis. Je suis résolu à vivre, je sais que c'est possible, et je sens que je n'ai pas encore tout découvert. Je pense à mes anciens compagnons d'échappés. Qu'a-t-il bien pu nous arriver ? Je me le demande encore, et ne le saurais probablement jamais. Personne n'a vu la scène, et personne n'a survécu. A moins que... Ce perce-neige me fait m'interroger. Comment a-t-il pu arriver jusqu'ici? Il doit y avoir des côtes toutes proches, ou alors c'est un sacré signe du destin. J'avance au dehors de la grotte. Quelques centimètres de terre dépassent avant de s'enfoncer dans l'eau. Je lève les yeux. Et je pousse un cri. Je libère toute ma frustration et mon sentiment d'avoir tout perdu dans ce cri. Il me permet de libérer toute la surprise et la joie que j'ai ressenti à la seconde où j'ai posé les yeux sur ça. Le radeau. Il représente à lui seul notre quête. Je ne pourrais jamais abandonner. Luttant contre la fatigue et la douleur, je me hisse à la force de mes bras vers le sommet de ces roches. J'arrive enfin au radeau. Comme je m'y attendais, il a pris un sacré coup de vieux lors de l'accident, mais je pense qu'il est encore capable de naviguer. Je commence à le déplacer pour lui faire retrouver les eaux lorsqu'un détail attire mon attention. Entre l'abri que nous avions confectionné dessus et les roches, j'aperçois un morceau de plastique blanc. Ni une ni deux, je me précipite vers le sac et, après plusieurs minutes de lutte, je réussis à le faire sortir de sa cachette. De la nourriture! Je n'aurai pu espérer meilleure découverte. En quelques minutes, j'ai retrouvé tout le moral que j'avais perdu. Et tout ça grâce à quoi? Grâce à un coup de pouce du destin, qui m'a envoyé un perce-neige, au moment où j'allais tout abandonner. Après un rapide coup d'œil, je vois que la nourriture aussi a subi de rudes épreuves. La plupart des aliments sont dans un sale état et ne sont plus consommables, mais j'espère malgré tout qu'il m'en reste assez pour naviguer plusieurs jours dans le pire des cas. Combien de temps ai-je pu rester coincé ici? Deux jours, trois peut-être. Je ne sais pas du tout. J'ai perdu toute notion de temps. Mais je sais que je dois réussir, pour ma famille qui m'a soutenu, pour mes amis qui sont morts à présent... J'aurais pu être l'un d'eux, mais je suis là, et je vais reprendre la mer pour faire honneur à leur mémoire, pour qu’ils voient, de là-haut, que tous ces préparatifs n’ont pas été vains.

Cela fait plusieurs heures que j'ai repris la mer. J'ai passé la nuit sans encombre, et j'ai pu enfin remanger quelque chose. Qu'est-ce que ça fait du bien! Même si ce n'est pas grand-chose, cela faisait probablement plusieurs jours que je n'avais rien mangé, et le simple fait d'ingurgiter un aliment m'a fait un bien fou. Malgré tout, je sais que je ne tiendrai certainement plus très longtemps. J'ai perdu beaucoup de sang et mes forces se vident... Je refouille un peu dans le sac où j'ai rangé la nourriture. Avant de prendre un peu de repos, j'y ai fait le tri. J'ai dû en jeter une bonne moitié. Je mange une banane. Cela me permet de tenir le coup, mais pour combien de temps? Je ne peux m'empêcher de penser à mes anciens compagnons de voyage qui ont dû mourir dans d'atroces souffrances. Je doute qu'ils aient eu autant de chance que moi. Je commence à voir flou. S'il vous plaît, que quelqu'un me trouve... Je plonge ma tête dans l'eau. Cela me rafraîchit les idées. Il ne faut pas tomber dans le pessimisme. Pas maintenant. Pas après tant de temps. Pas après la mort de mes amis. En plus de cela, je sens que je suis tout près du but.

Deux heures plus tard, mon état a continué à empirer. Je suis maintenant recroquevillé sur moi-même, assommé par la douleur. Le peu de forces qu'il me reste me servent à me saisir du peu de nourriture qu'il reste. Je lance un autre regard vers le sac. Il est à présent vide, je n'aurai plus rien à me mettre sous la dent à moins d'atteindre la côte sous peu. La fin de toute nourriture, la fin de mes espoirs de nouvelle vie, la fin de ma vie, tout simplement. Soudain, j'aperçois un reflet au loin. Voilà que je suis pris d'hallucinations, et le soleil n'arrange rien. Mais non, ça s'approche! On dirait, on dirait... mais oui, un bateau! Je rassemble mes forces, passe au-dessus de mes douleurs et me lève. Le radeau devrait tenir le poids d'une seule personne, même debout. Je lève les bras et me met à crier. Le bateau fond sur moi, comme s'il ne m'avait pas vu. Rapidement, le surplus d'effort que j'ai produit me force à me rasseoir. C'est fini. Alors que le bateau se rapproche de plus en plus dangereusement de moi, j'entends une voix à travers un micro.
"WELCOME ... TO ... AMERICA..."
Oui, bienvenue en Amérique. Les Etats-Unis, lieu de tous les rêves, lieu où tout peut recommencer, lieu où nous aurions pu tout faire changer. Pour nous, nos familles, notre village. Au lieu de cela, voilà ce que cela a apporté... La mort de ceux qui avaient essayé. Et j'allais bientôt les rejoindre dans l'au-delà. Notre village aussi y a beaucoup perdu. Les gens croyaient en nous et nous ont offert tout ce qui aurait pu nous être utile. Ils ont utilisé une partie de leurs maigres possessions dans l'espoir que peut-être, nous réussirions à atteindre les côtes américaines, à s'enrichir pour ensuite revenir et améliorer drastiquement la vie. Mais nous avons échoué, comme tant d'autres avant nous...
Je m'appuie contre un pilier de notre abri. Je n'arrive presque plus à tenir, même assis. Je sens que je vais bientôt m'effondrer. Un goût agréable coule sur mes lèvres. Je passe ma main dessus. Du sang! Mon organisme ne tient plus le coup, et je me mets à rejeter du sang! Je me relâche, sachant que le mal est fait, et j'écoute… Cela sera certainement la dernière fois de ma vie que je pourrais le faire. C'est alors qu'arrive à mes oreilles quelques paroles. Des paroles qui peuvent paraître banales, sans aucune signification, mais qui représentent pour moi toute cette aventure. J'entends quelqu'un les crier à présent, j'en suis sûr !
"Et puisse le sort..."
C'est le début du slogan que nous nous étions donnés, moi et mes six camarades. Un slogan qui devait nous porter vers des jours meilleurs, sans jamais perdre l'espoir de la réussite. Nous nous le disions à chaque fois qu'un d'entre nous avait un coup de mou, que l'on perdait le moral, et avant d'aller dormir. Ce slogan, c'est pratiquement l'œuvre de ma vie, et de celle de mes camarades. Nous avons essayé d'apporter de meilleures conditions de vie à nos proches. Je ne voulais pas tout lâcher car je croyais être seul après le terrible accident. A présent, je suis détendu et heureux. Je n'ai jamais été plus heureux qu'à cet instant. Je sais que quelqu’un poursuivra notre quête, et qu'il la réussira. Nous l'avons promis. Utilisant mes dernières forces, je réponds à la voix, essayant de parler assez fort pour être entendu, avant de m'effondrer, à bout de force, vaincu par la douleur et la faim, mais libéré du poids qui pesait sur mes épaules et qui m'aurait suivi jusque dans l'au-delà.
"... nous être favorable."

Franchement c'est pas mal du tout, j'ai accroché directement :)

C sympa a lire :)

J'ai fais les corrections :) Content que ça vous ai plu! (je vise pas forcément gagner le concours, mais j'aimerais bien être dans les 10 finalistes, sachant qu'il y aura entre 20 et 30 nouvelles x) ) D'ailleurs, je pensais peut-être écrire soit une série de nouvelles soit une histoire divisée en chapitre pour faire un peu d'animation, je sais pas si ça vous intéresse :)

Oui moi ça m'intéresse fortement, ça m'a vraiment plu donc je te lirai à chaque fois :)

J'ai commencé à préparer un petit scénario pour une histoire sur la durée, le prologue devrait arriver d'ici quelques jours, dès que j'aurais le temps d'écrire :)

D'accord pas de souci j'attend ça :)